Description
C’est entre 1925 et 1927 que Joachim Costa travaille sur le thème du tigre. Il le présente seul ou faisant face à un python comme dans notre exemplaire. Le catalogue de la première exposition personnelle de Joachim Costa, organisée à Paris du 12 novembre au 3 décembre 1927, mentionne juste un Tigre face au python sans illustration tandis que dans le catalogue de la seconde qui s’est déroulée du 15 au 30 novembre 1929 le modèle figure sous le n° 23 avec sa photographie et le titre Combat d’un tigre et d’un python.
La composition de cette sculpture frappe par son équilibre organisé par la position horizontale du fauve à laquelle fait face la verticalité du reptile. Cet équilibre a priori statique est contrebalancé par l’effet dynamique rendu par l’affrontement des deux animaux. Le tigre puissant aux muscles trapus, la gueule ouverte, les oreilles baissées, le cou tendu prêt à bondir sur le python ramassé en anneaux mais d’où s’échappe, en se redressant, une petite tête bouche ouverte qui s’apprête à fondre sur le tigre. Celui-ci guette au sol la masse annelée du serpent sans voir que le danger se situe plus haut. La faculté de rendre vivante une sculpture, dans un décor réduit à l’essentiel, est le propre de Joachim Costa. L’expressivité et la puissance de la sculpture n’empêchent pas un rendu extrêmement décoratif de celle-ci par le traitement de la queue du python en particulier.
Cette lutte entre un félin et un reptile est un thème récurrent dans l’histoire des arts décoratifs mais qui a été particulièrement remis à l’honneur avec la publication en 1919 du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling illustré par Paul Jouve. Ce thème sera ensuite largement exploité durant toute la période Art Déco. Notre sculpture est donc à la fois représentative d’une période et particulièrement originale dans sa composition. D’ordinaire dans cet affrontement le félin est représenté en position dominante, la patte sur le reptile. Dans notre sculpture l’affrontement est latent et son issue imprévisible…
La sculpture est de belle taille et surtout extrêmement rare. A ce jour seuls deux exemplaires avaient été identifiés. Le nôtre porte donc à trois le nombre d’exemplaires répertoriés de ce modèle qualifié par la critique, dès 1929, de chef d’œuvre de Joachim Costa.