LE SUPRÊME EFFORT OU DERNIER EFFORT (1912)

Alfredo PINA

Bronze à patine noire signé « A. Pina ».
Fonte à la cire perdue sans marque de fondeur.
H.89,5 X L. 57 X P. 52 cm.
Circa 1920

Œuvre en rapport: Alfredo Pina, Le suprême effort, Plâtre peint ocre jaune, 91 x 58 x 53 cm, Musée d’Art Moderne de Paris, en dépôt au Musée municipal de la Charité-sur-Loire (Inv. : AM 1732 S).
Bibliographie: Barbara Musetti, «  La question du gigantisme en Italie dans les années 1920. Le cas d’Alfredo Pina », Catherine Fraixe, Lucia Piccioni et Christophe Poupault (dir.), Vers une Europe Latine Acteurs et enjeux des échanges culturels entre la France et l’Italie fasciste, Bruxelles, 2014, p. 31 à 45, modèle cité p. 39 ; Barbara Musetti, «  Les épigones italiens d’Auguste Rodin et la question du monument public à travers un exemple : le Monument à Dante Alighieri d’Alfredo Pina », Bulletin de L’AHAI, n°11, 2005, p. 121 à 128, modèle en marbre reproduit p. 123.

 

Description

Cette sculpture devait faire partie du noyau initial du Monument à Dante Alighieri, destiné à orner une grande place italienne. Cette importante et célèbre composition d’Alfredo Pina n’est connue que par des dessins et des maquettes préparatoires. La réalisation du projet, longuement mûri, résultait du remploi de plusieurs figures autonomes qui ont été réalisées en cire et en plâtre avant d’être traduites en bronze et en marbre.

Le suprême effort est une des ces figures. Elle représente une allégorie du Purgatoire. Une version en marbre avait déjà été exposée dès 1922 à la XIIIBiennale de Venise. On y voit un puni agenouillé dans une position instable sur un rocher, qui se jette en arrière le corps tendu et les bras repliés, dans l’attente de son sort. On retrouve dans cette composition les recherches d’Alfredo Pina sur l’anatomie humaine commencées en Italie au sein de l’école milanaise et poursuivies en France dans la voie montrée par Rodin. Le modelé vigoureux du corps, sa façon d’occuper l’espace, la tension exprimée par son attitude pour amplifier la portée du message et encore augmenter l’effet monumental de la composition traduisent incontestablement la leçon de Rodin.

La version en bronze de cette figure a été déclinée en plusieurs tailles, la nôtre est la plus grande. Elle est également la plus rare car l’homme y figure entièrement nu. Dans une variante, en effet plus fréquente, la nudité est cachée.

Le Musée d’Art Moderne de Paris possède un plâtre pour le grand modèle provenant du legs de l’artiste et qu’il date de 1912.