MAIN GAUCHE N°35

Auguste RODIN

Bronze original à patine brun nuancé de vert, signé « Rodin ». Fonte posthume de Georges Rudier. Porte la signature du fondeur et le copyright du Musée Rodin avec la date 1966.
Circa 1966.
Fondu à 12 exemplaires. Notre exemplaire est la 8e épreuve (inventaire n° 2.092).
Accompagné du certificat d’authenticité du Musée Rodin.Fonte de 1966.

Hauteur : 14.5 cm – 0′ 5³/₄ » in.

Provenance : collection particulière (achetée directement au musée en 1966).

Références bibliographiques : A. Le Normand-Romain, Rodin et le bronze, catalogue des œuvres conservées au musée Rodin, 2007, tome 2, pages 159 à 163.                  

 

Description

Les vitrines de l’atelier de Rodin étaient pleines d’études partielles, de torses, de mains qui se comptaient par centaines. Modelées pour la plupart pendant les années 1880 et 1890, principalement destinées à La Porte de l’Enfer, elles n’en demeurent pas moins au regard de leur puissance, des œuvres à part entière dans le répertoire du sculpteur. Lui-même les considérait en tant que telles, puisqu’il fit fondre quelques modèles de son vivant. La Petite Main ouverte et crispée droite, par exemple, fut exposée dès 1896 à Genève, puis à Paris en 1900 et à Prague en 1902, fixée sur une gaine. Conscient de la richesse de l’œuvre partielle, il aimait également à les assembler se plaisant à exploiter leurs possibilités en se laissant guider par sa fantaisie (Main du diable, Main sortant de la tombe, Mains d’amants, le Secret, la Cathédrale …). N’ayant pas besoin d’attributs, ces mains trouvent leur profonde expressivité dans le jeu des doigts, des paumes et des poignets animant l’espace autour d’eux. Comme le souligne Rilke : « la participation de l’air avait toujours été d’une grande importance » pour lui (1928). Ainsi notre Main gauche, dite n° 35, dont il existe deux exemplaires en plâtre au musée Rodin (S. 01351- S.05347) s’offre au regard avec ses doigts délicatement espacés et la douce courbe de sa paume fixée sur son socle.

Dès 1926, le baron Chassériau, suggéra que le musée fasse des éditions des mains voyant là une source de recette non négligeable. Fort appréciées des collectionneurs, dont Sacha Guitry par exemple, ces fontes se multiplièrent surtout après la Seconde Guerre mondiale : trente-neuf d’entre elles furent ainsi éditées en séries, les mains numérotées 1 à 22 à partir de mai 1948, puis les autres peu à peu, la dernière série (Main n°39) étant fondue entre 1974 et 1977. Notre modèle, quant à lui, a été fondu en 1966.