Description
Dolores Soldevilla Nieto, connue sous le nom de « Loló Soldevilla », s’engage dans la voie des arts plastiques à la fin des années 1940, après avoir travaillé comme musicienne et enseignante tout en étant activiste sociale et politique. En 1949, elle est nommée attachée culturelle à l’ambassade de Cuba en France. Peu après, elle emménage à Paris, où elle s’inscrit à l’Académie de la Grande Chaumière. En 1951, elle rejoint l’Atelier d’art abstrait, fondé par les peintres Jean Dewasne (1921-1999) et Edgard Pillet (1912-1996). L. Soldevilla s’immerge dans le milieu artistique et intellectuel parisien de l’après-guerre et fait de nombreux voyages. Ses échanges et ses collaborations avec des artistes avant-gardistes d’Europe et d’Amérique latine, comme Victor Vasarely (1906-1997), Jean Arp (1886-1966) et Jesús Rafael Soto (1923-2005), orientent sa pratique vers l’abstraction géométrique et vers un langage visuel fondé sur les principes d’universalité, de pureté et de simplicité formelle associés à l’art concret.
Elle travaille dans des médiums variés – dont la peinture, la sculpture, le collage et les constructions en relief –, explorant la forme géométrique, la couleur et le mouvement. Souvent, Soldevilla a donné de l’élan à ses pièces, comme c’est le cas dans cette sculpture ; le nu aux fesses rebondies est ici destructuré par différents prolongements dentés qui ne sont pas sans rappeler les figures hybrides de son compatriote Wilfredo Lam (1902-1982). Cette œuvre réalisée à Paris dans les années 50 est dans le prolongement de celles exposées pour la première fois à la Havane, au Lyceum du 23 au 27 novembre 1950. Une année importante pour l’artiste, puisque celle-ci avait exposé dans plusieurs salons de cette année-là dont le salon d’Automne, Peintres Sculpteurs Étrangers (Académie des Beaux-Arts), les Surindépendants…