Description
Si le Buste de fillette se présente comme un portrait, genre auquel Jules Desbois s’intéresse assez tardivement, il n’en est pas vraiment un puisque l’identité du personnage n’a jamais été précisée.
Il montre le buste d’une jeune fille aux traits fins, la tête tournée vers la gauche, la bouche aux lèvres bien dessinées un peu entrouvertes, le nez petit et légèrement retroussé, les oreilles délicatement ourlées et les cheveux relevés en chignon. Il émane de ce buste une telle fraîcheur qu’il a été baptisé par la suite Le Printemps. Bien qu’anonyme, il s’inscrit dans le processus de création du portrait que Desbois débute quelques années plus tard.
Ce buste a fait l’objet de plusieurs versions.
La première connue date de 1893. Elle est alors présentée en étain au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts (n°301) et décrite comme « un buste de fillette aux yeux fins, sérieuse, la lèvre supérieure marquée d’une moue, qui est un portrait charmant, d’une nuance d’âge tout à fait exquise ». La même année, au mois d’octobre, Desbois signe un contrat avec Siot-Decauville pour l’édition en étain d’une œuvre intitulée Buste de fillette, œuvre qui figure un certain temps dans les catalogues de cet éditeur d’art. Une photographie de l’atelier de Desbois, prise en 1894 montre également ce modèle, probablement en plâtre, parmi les œuvres exposées. Il est encore présenté en 1896, lors de l’exposition personnelle de Desbois au salon de la Société Nationale des Beaux-Arts (n°54) sous la rubrique « Fillette, étude buste étain ». Dans cette première version aucune fleur ne vient agrémenter le buste.
En 1903, à la XVIe exposition de la Sécession de Vienne, Desbois présente une nouvelle version de ce buste (n°135), en marbre cette fois, sous le titre le Printemps. A la différence de la première, le buste est agrémenté de fleurs autour de la coiffure et à la naissance des épaules. Cette version est également déclinée en bronze, à l’instar de celle qui est présentée en 1905 lors de l’exposition de la Sécession de Vienne toujours sous le titre de Printemps.
Entre ces deux versions plusieurs variantes ont vu le jour dans différents matériaux jouant sur l’importance et la disposition des fleurs, la chevelure plus ou moins bouclée ou encore une présentation sous forme de simple masque.
La première version, dont aucune fleur ne vient distraire le regard, est certainement la plus pure. Tout réside dans la délicatesse avec laquelle la chevelure est traitée et dans la grâce du mouvement de la fillette.
C’est à cette version qu’appartient notre bronze, que l’on trouve très rarement dans ce matériau. Bien qu’elle ne présente pas de marque de fondeur, la fonte est de très grande qualité, que relève encore une patine aux délicates nuances de bruns.













