MASQUE DE VICTOR HUGO, ÉTUDE POUR LE MONUMENT À GUERNESEY

Jean-Marie BOUCHER 

Plâtre patiné retouché avec coutures apparentes, signé  « Jean Boucher » et daté 20 nov 1930.
H. 71 x L. 34 x P. 35 cm
Novembre 1930
Œuvre en rapport : Jean Boucher, Victor Hugo en exil, vers 1913, granit (315 x 155 cm), Ile de Guernesey, Candie Gardens.

Bibliographie : Paul Moreau-Vauthier, « Le statuaire Jean Boucher », L’Art et les Artistes, Janvier 1933, page 121 à 125. La puissance et la grâce, sculpteurs bretons 1900-1950, catalogue d’exposition Château de Kerjean, 28 mars – 1er juin 1998.

Description

Ce masque prend place parmi les innombrables représentations de Victor Hugo. Dans le domaine de la sculpture, on pense bien sûr à Rodin qui en réalisa plus d’une centaine. Aussitôt reconnaissable, cette puissante effigie  représente le grand homme avec les sourcils froncés, le regard pénétrant et la barbe fournie de patriarche.

Il s’agit ici d’une étude pour une statue commandée à Jean Boucher réalisée à l’origine pour le roi du Portugal (1906), représentant le poète sous l’angle de son exil, debout sur les rochers de Guernesey face à la mer. La commande du Portugal finalement annulée, Boucher expose la statue au Salon des Artistes français en 1908, et c’est un succès ; les critiques encensent cette nouvelle réalisation. L’État s’en porte alors acquéreur ; elle est ensuite taillée dans le granit puis érigée dans le parc de Candie Garden à Guernesey, en présence du sculpteur (1914). Dans ses Chroniques d’Art, Guillaume Apollinaire commente le 7 juillet 1914 : « Jean Boucher n’a pas voulu rivaliser avec Rodin et ce n’est pas le Titan qu’il a sculpté, c’est l’homme, c’est le poète exilé qui rêve de sa patrie et attend l’inspiration au bord de la mer. L’œuvre de Jean Boucher fixe avec un rare bonheur tous ces souvenirs de la vie si agitée du grand poète si fécond (…) »

Notre plâtre avec coutures apparentes a servi à la réalisation du moule en gélatine pris par empreinte pour la réalisation de fontes éventuelles à la cire perdue. Daté « 20 nov. 1930 », il témoigne de la diffusion du modèle sur la fin de carrière du sculpteur et de son intérêt artistique au fil des années.