Description
Albert Pommier appartient à cette génération qui a connu l’art de la maturité de Rodin et qui a pu se pénétrer de l’enseignement du grand artiste. Un moment de l’histoire où l’on restaurait alors la grande dignité de la sculpture, comme à l’époque gothique dans l’Ile de France ou au XVe siècle en Toscane.
A la veille de la guerre, Pommier est désigné comme pensionnaire de la Villa Abd-el-Tif ; l’occasion pour lui de renouveler son inspiration en observant les différents types ethniques. En Afrique du Nord comme en France, il ne donnait aucune importance aux détails pittoresques, aux côtés anecdotiques d’une physionomie ; il ne s’intéressait qu’à l’étude des volumes et des masses et cherchait à rendre, dans sa netteté rythmique, le style d’un visage ou d’un corps indigène.
Pommier aimait avant tout analyser la physionomie humaine ; ce sculpteur, qui était en même temps un médailleur, savait interpréter ce qu’un visage offre de caractéristique et il en fixait la structure avec franchise. C’est bien cette recherche de l’épure et de l’essentiel que l’on retrouve dans notre Tête d’enfant, attachante par la noblesse et la simplicité de ses lignes ; la pureté des traits au repos se dégage de la masse compacte et divisée de la chevelure alors que le regard en amande semble fixer l’éternité devant lui, tout comme dans cet autre Buste de Melle Corrard (bronze) réalisé par le sculpteur en 1931 (Paris, centre Pompidou).
On pourrait dire de Pommier ce que Rodin disait de Schnegg : « il a le courage d’être un véritable sculpteur » et ainsi il « tire tout de lui-même ».










