Description
Caractéristique des œuvres précoces d’Auguste Rodin, ce Buste de la Lorraine peut être rattaché à une série d’œuvres de style similaire des années 1870. Son titre évoque la perte de la région de Lorraine après la guerre Franco-Prussienne de 1870-1871, faisant écho au Buste de l’orpheline alsacienne, dont la galerie Nicolas Bourriaud possède un modèle en terre cuite Orpheline Alsacienne, version à la tête droite (H. 28 x L. 21 x P. 19,3cm). Très différente dans sa conception, cette version se caractérise par un traitement ornemaniste et décoratif assez poussé mettant en valeur les attributs de la croix de Lorraine ouvragée, les fleurs et les nœuds du corsage ou encore de la dentelle plus ou moins détailléedu bonnet. Pour cette réalisation, Rodin fit appel au cours de l’estampage à un assistant ornemaniste, technique apprise auprès de son maître Albert-Ernest Carrier Belleuse (1851- 1932).
On recense plusieurs versions du buste de la Lorraine (plâtres et terres cuites) présentant chacune des ornementations plus ou moins élaborées (notamment, avec bandeau lisse et sans croix, ou bonnet moins orné, pas de fleurs dans le nœud). Notre terre cuite se rapproche ainsi – quelques petites différences mises à part – d’une épreuve similaire conservée au Musée d’Ixelles (Inv. CC1972), don d’Auguste Rodin à son ami graveur Gustave Biot (1833-1905) pendant son séjour en Belgique. Elle fut réalisée sans doute à la même période, entre 1872 et 1877.
Un marbre de La Lorraine aussi connu sous les titres L’Accordée de village, La Fille de Mme Angot, Charlotte Corday, Jeune fille à la croix est conservé quant à lui au musée du Berry à Bourges (Legs de Mme Georges Hecq).