FEMME ASSISE LES MAINS DANS LE DOS

Robert COUTURIER 

Bronze à patine brune, signé « Couturier » et numéroté 1/6.
Fonte Susse, porte le cachet du fondeur et l’inscription « Susse frères Paris ».
H.88 x L.74 x P. 35 cm.
Circa mars 1991

Provenance : Paris, collection particulière.
Bibliographie : Valérie da Costa, Robert Couturier, Paris 2000, plâtre (45 x 38,5 x 25,5cm), 1985, reproduit page 227.

VENDU



Description

 

En traversant ce XXe siècle riche en courants artistiques, Robert Couturier a adhéré pour un temps, aux concepts de son maître Maillol. Puis il s’en est libéré pour faire ce qu’il a nommé de « l’anti-Maillol », recherchant la suggestion plus que la représentation, préférant la ligne au modelé autour du thème éternel du nu, presque exclusivement féminin ou, d’une manière plus générale, du corps humain, devenu pour lui un moyen et non une fin. Isolé ou en couple, il se prête à toutes les métamorphoses, drôles ou sérieuses, sans jamais rompre son unité. Le propos du sculpteur est de suggérer le plus possible par le minimum de moyens. Il choisit également une esthétique de la démesure : des formes à l’aspect non fini, dépourvues de détails et de visage, représentées dans une attitude grandiloquente, à la gestuelle marquée. Ainsi en est-il de : Femme assise mains dans le dos la tête tombante, le corps concave, les bras esquissés, les jambes élancées repliées sur elles-mêmes dans une attitude d’étirement maximum. Cette liberté avec les proportions lui a valu cette phrase ironique de Maillol : « Vous, Couturier dans le genre mal foutu, vous ferez quelque chose de très bien. »

Notre sculpture trouve son origine dans La Déploration, qui regroupe cinq figures, dont deux hommes et trois femmes :  La Pleureuse, L’Accroupi, Les Mains dans le dos, Les bras en avant, Le Gisant. Cette composition plusieurs fois remaniée, exécutée de 1986 à 1988, exprime la recherche d’une harmonie commune pour ces corps à la structure en creux permettant à Couturier de renouer avec les nombreuses sculptures aux formes concaves ou convexes qui ont jalonné ses années 1960-1970. Dans cette œuvre tardive, ayant fait l’objet de plusieurs dessins d’étude et de plâtres, le sculpteur privilégie une fois de plus la ligne au modelé. Notre modèle en tant que figure isolée possède néanmoins une résonnance propre bien au-delà du cadre traditionnel de la représentation.

Selon les informations que nous a aimablement communiquées Alexandre Lorquin, il semble que 3 exemplaires ont été fondus du vivant de l’artiste au début des années 1990. Notre exemplaire est une édition de 6 plus 4 EA et 2 HC. Monsieur Hubert Lacroix de la fonderie Susse, nous a indiqué que notre exemplaire numéroté 1/6 a été fondu en mars 1991.