GRAND LAPIN N° 1 (1931)

Armand PETERSEN

Bronze à patine vert nuancé, signé « PETERSEN ».
Fonte Susse, porte la marque « Susse Frs Eds Paris » et « MADE IN FRANCE ».
H.13,5 x L. 16 x P. 7,5 cm.
Circa 1940
Bibliographie : Yvon Lapaquellerie, «  Armand Petersen Sculpteur animalier », L’Amour de l’art, 1930, p. 288 à 292 ; Liliane Colas, Petersen, sculpteur animalier, Éditions Finzi, 2004, p. 118-119, modèle reproduit n° 51 ; « Armand Petersen », section Archives, Petersen et la fonderie Susse, site internet, 2019.

 

Description

Considéré comme l’un des plus grands sculpteurs animaliers français, Petersen conservera de sa formation initiale d’orfèvre un goût pour la minutie, la finesse et la précision. Sa préférence pour les sujets animaliers s’affirme en 1925 lorsqu’il se joint au groupe des adeptes de Pompon qui enseigne un apprentissage ad-vivum (d’après nature).

Très vite Pompon et Petersen sont comparés à juste titre, bien que ce dernier se démarque par une recherche d’animation constante de ses modèles. En effet, même si ses animaux sont représentés au repos, il les saisit toujours sur le qui-vive, aux aguets, prêts à bondir ou l’oreille tendue. Cette inquiétude se traduit par une tension musculaire ou simplement une attitude. Il relève également la moindre particularité anatomique, tout en adoptant la simplification des formes chère à Pompon. La série des lapins l’occupe de 1931 à 1944. Elle est composée de trois modèles : Grand lapin n°1 (1931), Lapin de clapier n°2 (1937/1940), Lapin de garenne n° 3 (après 1940). Le Grand lapin a été édité et vendu avec la Panthère se léchant dans la galerie Susse Frères (13-15 boulevard de la Madeleine) de 1931 à sa fermeture en 1955, comme le stipule le contrat d’édition signé avec le sculpteur en date du 2 juin 1931. Chaque trimestre, Petersen recevait le détail des éditions vendues et le versement des ses droits d’auteur. À la vue des archives mentionnant le nombre d’épreuves vendues, on peut considérer que ces deux oeuvres ont connu un grand succès commercial. Le lapin a été un des sujets de prédilection des sculpteurs animaliers des années Trente, et on ne saurait faire l’impasse sur les nombreux lapins figurant dans l’œuvre d’Edouard Sandoz (1881-1971), qui par bien des aspects se rapprochent de ceux de Petersen, son collègue et ami ; Sandoz y apporte néanmoins une touche de fantaisie supplémentaire. L’art de Petersen, comme le souligne Yvon Lapaquellerie ( opus cité supra, p. 292)  a quant à lui «  quelque chose de religieux, comme celui des envoûteurs préhistoriques qui dessinaient sur les parois des cavernes l’image du gibier, objet de leur convoitise. Et c’est cette spiritualité dont son œuvre est imprégnée qui lui donne un cachet si rare et lui permet de trancher sur les productions des autres animaliers ».