LE PRINCE IMPÉRIAL ET SON CHIEN NÉRO N° 3 (1865)

Jean-Baptiste CARPEAUX

Sculpture en biscuit de Sèvres, signée « JB CARPEAUX. ».
Porte le cachet de Sèvres ainsi que la lettre « T » pour Anatole TISSIER,  mouleur repareur entre 1900 et 1919 et la date « 1902 »
H. 42,5 x L. 20 x P. 19 cm
Circa 1902

Bibliographie : M. Poletti, A. Richarme, Jean-Baptiste Carpeaux sculpteur : catalogue raisonné de l’œuvre édité, Paris, 2003, p.68, modèle référencé sous le n° SA17.



 

 

 

Description

Ce n’est que le 16 avril 1865 que Carpeaux reçoit au moyen d’un billet signé de la main de Francis Monnier, précepteur du prince, l’autorisation officielle de faire poser son modèle : « S.M. l’Impératrice veut bien me charger de vous écrire que vous pourrez commencer le buste de S.A. le Prince Impérial. Vous pourrez venir demain à 8h1/2 du matin, et apporter tout ce qui vous est nécessaire ». Les séances de pose sont quelque peu difficiles, le jeune prince fort dissipé n’accordant que très peu de temps au sculpteur. Mais le résultat est à la hauteur de ses espérances, comme l’observe favorablement Émile Zola « M. Carpeaux a évité avec un rare bon goût le majestueux ou le grandiose. Il s’est contenté de modeler un enfant élégant et distingué, et de lui donner un chien comme point d’appui. Le groupe est heureux et naturel, et M. Carpeaux a été bien inspiré. Sa statue est excellente. ». Fort de son succès, des réductions dans toutes les matières sont sorties de l’atelier de Carpeaux (bronze, terre cuite), ainsi que des ateliers Barbedienne et Christofle.

Carpeaux fut un collaborateur extérieur à la Manufacture de Sèvres à qui il donna des modèles de sculptures dès 1869. L’édition en biscuit du Prince impérial débute quant à elle avec dix épreuves fabriquées en 1870, dans la deuxième et troisième réduction, et continue avec succès au tout début de la troisième République avec dix-huit épreuves en 1871 (quatre pour Le prince impérial et son chien Néro n°2 et quatorze pour Le prince impérial et son chien Néro n°3). Après une mise en sommeil des tirages à la fin du XIXe siècle (le titre est devenu L’Enfant au lévrier), la production de Sèvres est réactivée au début du XXe siècle ; le dépouillement des fiches de 1900 à 1931 fait apparaître un tirage de soixante-seize épreuves sur cette période, principalement pour la troisième réduction, la seule exploitée après 1914. Le contrat fut régularisé le 3 avril 1914 sans résiliation ultérieure ; la Manufacture en a repris l’édition aujourd’hui

Notre exemplaire daté est l’œuvre du mouleur-repareur Anatole Tissier. Il est dans un superbe état de conservation.