LES TROIS GRÂCES

James PRADIER

Bronze à patine brune, signé sur la terrasse « J. Pradier »
Fonte de Cresson, porte l’inscription « Cresson Edt »
Circa 1850

Hauteur : 41 cm – 1′ 4¹/₈ » in.
Profondeur : 14 cm – 0′ 5¹/₂ » in.
Largeur :27.5 cm – 0′ 10⁷/₈ » in.

Source manuscrite : Archives de Paris, D48E3/47, étude de Me Bonnefonds de Lavialle.

Références bibliographiques : Jules Janin, « Salon de 1839 », L’Artiste, 2e série, II, 1839 pp. 301-311 ; X. Eyma et A. de Lucy, « Pradier », Écrivains et artistes vivants, français et étrangers. Biographies avec portraits, Paris, 1840, p. 319 à 350; Claude Lapaire, JAMES PRADIER et la sculpture française de la génération romantique, catalogue raisonné, Milan-Lausanne, 2010, pp. 256-257.

VENDU

Description

Le groupe des Trois Grâces terminé en avril 1825 n’est présenté en marbre (H. 172 cm) qu’au salon de 1831 où il est acquis par le ministère de la Maison du Roi le 27 septembre 1831. Placé au musée national du château de Versailles jusqu’en mai 1928, il entre dans les collections du Louvre en 1928. Il établit véritablement la notoriété du sculpteur, et la critique peut en 1833 évoquer à son sujet « les deux maîtres les plus habiles que nous ayons aujourd’hui, David et Pradier » (Gustave Planche).

La sculpture hellénistique représente les Grâces, déesses de la beauté, nues, debout, se tenant par les bras, la figure centrale placée dos au spectateur. Pradier quant à lui suit la disposition déjà adoptée par Canova qui les tourne toutes trois du même côté. Les réductions en bronze présentent quelques simplifications par rapport au marbre, comme c’est ici le cas pour notre sculpture sur laquelle ne figure pas le piédestal de l’arrière-plan visible dans la composition originale. Une statuette est décrite par Jules Janin (Opus cité-supra, 1839, p. 309). Eyma / Lucy prétendent que le groupe des Trois Grâces, « réduit en petites proportions », circule chez tous les mouleurs (Opus cité-supra, 1840, p. 338). Pradier a en effet confié l’édition de la plupart de ses statuettes et quelques réductions de grandes statues à des mouleurs ou à des fondeurs dont Susse était le principal. Il avait cédé tous ses droits, sans limiter leur exploitation dans le temps. Quant à Cresson, Bernard Metman note dans son répertoire alphabétique des éditeurs de bronze : « CRESSON. Avait un magasin de bronzes d’art au coin du passage des Variétés, vers 1848 » et aussi qu’il a « signé une statuette représentant la Négresse aux calebasses de Pradier ». On connait effectivement plusieurs modèles de statuettes de Pradier éditées par Cresson. Répertorié dès 1840 (Almanach du commerce de Paris de 1841), il cesse son activité et vend son fonds le 24 juin 1856. (Vente de modèles de groupes, statuettes, figurines, animaux, feux, flambeaux etc. en bronze provenant de la fabrique de M. Cresson, ancien fabricant de bronze, à la requête de lui-même, demeurant à Paris 32 rue de Bondy, Archives de Paris, D48E3/47, étude de Me Bonnefonds de Lavialle – Communication Elisabeth Lebon). On retrouve précisément dans le procès-verbal de la vente une statuette des Trois Grâces de Pradier, statuette que Cresson rachète à sa propre vente. Notre exemplaire qui porte la mention « Cresson Edt» a donc nécessairement été fabriqué avant 1856 puisque après Cresson n’est plus en activité. Il est, par ailleurs, exceptionnel par la qualité de sa fonte qui en fait une pièce extrêmement rare : en effet des bronzes de ce modèle réalisés selon le procédé de la fonte au sable, datables de cette période, n’apparaissent que peu fréquemment sur le marché.