NU ASSIS DIT PRINTEMPS

Charles DESPIAU

Épreuve en bronze à patine brun nuancé Signée “C. Despiau” numérotée 3/3. Fonte à la cire perdue Claude VALSUANI. Porte le cachet du fondeur « C. VALSUANI CIRE PERDUE ».
Circa 1925.

Hauteur : 70 cm – 2′ 3¹/₂ » in.
Profondeur : 37 cm – 1′ 2⁵/₈ » in.
Largeur :30 cm – 0′ 11³/₄ » in.

Bibliographie: André Levinson, «Sculpteurs de ce temps, exégèse de quelques lieux communs », L’Amour de l’Art, 1924, modèle en plâtre reproduit p. 388 ; Elisabeth LEBON, Charles Despiau classique et moderne, Biarritz 2016, p. 98, modèle reproduit p. 99.

Description

Le modèle de cette sculpture a été conçu en 1923. Dans sa première version il mesure 35 cm et est tiré à huit exemplaires. Puis Charles Despiau décide de l’agrandir en 1925 et de ne tirer de cette nouvelle version que trois épreuves. Le modèle a été exposé en 1925 au Pavillon du collectionneur Ruhlmann. Notre sculpture numérotée 3/3 est donc la dernière et aurait été achetée par la Galerie Brummer à New York avant d’appartenir au plus grand mécène de Charles Despiau, Frank Crowninshield, célèbre journaliste et critique d’art américain, éditeur du magazine Vanity Fair.

La composition a priori frontale de cette œuvre est empruntée aux sculptures des pharaons assis sur leur trône cubique. Mais la simplicité de la pose, le geste pudique, viennent rompre le caractère archaïque et hiératique de cette composition.
C’est une trapéziste de cirque qui aurait servi de modèle. On y retrouve une observation scrupuleuse et respectueuse de la nature tout en traitant les volumes de manière simplifiée. En grand perfectionniste, Charles Despiau imposait de longues séances de pause à ses modèles et se fâchait au moindre mouvement. Il interdisait tout maquillage et demandait que les cheveux soient collés au crâne pour conserver l’authenticité du volume au visage.

Comme dans ses bustes la vie intérieure du modèle est suggérée à travers un subtil et vibrant modelé. Pour ce faire, Despiau intervient lui-même dans le processus de fonte de façon à contrôler les effets de la lumière dans l’agencement des volumes et les modulations de surface. Cette façon de travailler explique que le nombre d’épreuves pour chacun de ses bronzes est forcément limité.

Ce nu assis nous émerveille par sa force expressive et l’extraordinaire sérénité qu’il dégage.