MERLE HUPPÉ DE CHINE

Albéric COLLIN

Bronze à patine brun caramel nuancé, signé « Albéric Collin ».
Fonte de Claude Valsuani, porte le le cachet du fondeur « C. VALSUANI CIRE PERDUE »
H.
42 x L. 21 x P. 16,5 cm.
Circa 1920

Références bibliographiques : E. Horswell, Sculpture of Les animaliers 1900-1950, Londres, 2019, p. 80-83 ; Jean-Charles Hachet, Dictionnaire illustré des sculpteurs animaliers & fondeurs de l’antiquité à nos jours, Espagne, 2005, t. 1, p. 266-267 ; M.S., « A la galerie Giroux : M. Albéric Collin », L’Etoile belge, 25 décembre 1923.



 

Description

Albéric Collin est l’un des plus importants sculpteurs animaliers belges, que la critique journalistique surnomme le « Bugatti belge ». Tous deux se rencontrent en effet au jardin zoologique d’Anvers, où Rembrandt Bugatti (1884-1916) prend l’artiste belge, de deux ans son cadet, sous son aile. Comme le révèle ce dernier dans une interview publiée dans Le Matin du 27 janvier 1922 en parlant de Bugatti: « Il m’a conseillé, m’a aidé, m’a poussé à parfaire mon art. Je lui suis redevable de beaucoup ». Comme son mentor, Albéric Collin sculpte principalement des animaux, tant domestiques que sauvages et plus particulièrement exotiques depuis les grands carnassiers jusqu’aux oiseaux d’Asie et d’Afrique. C’est le cas de notre sculpture représentant une variété de merles provenant des pays chauds. L’oiseau est saisi avec l’attitude caractéristique du volatile inquiet, la queue dressée, l’aile pendante, le plumage hérissé, le regard menaçant, prêt à attaquer ou faire diversion pour défendre son nid.

Les surfaces sont traitées de manière fluide par petits aplats ou par enlèvements de matière, à la manière expressionniste ce qui, en permettant à la lumière de s’accrocher, rend l’animal vivant. La forme est épurée mais bien que la ligne et les détails soient simplifiés, tous les traits caractéristiques du volatile sont conservés (la touffe de plumes sur le haut de la tête et un peu autour des yeux, la forme du bec, l’enflure de la gorge, les pattes à peine palmées…) et concourent à rendre la tension qui émane de l’oiseau se tenant sur ses gardes. Retenant la leçon de son maître, Albéric Collin regarde l’animal pour lui-même en cherchant à traduire son caractère, sa personnalité ou, comme en l’espèce, ce qu’il ressent sans jamais représenter la cruauté ou la lutte sanglante des animaux pour leur survie.

De même que son aîné, il accorde une attention toute particulière au travail du bronze, à la précision de la fonte et à la qualité de la patine qu’il confie la plupart du temps au fondeur Claude Valsuani – ce qui est le cas de notre sculpture. Celle-ci présente une admirable patine brune avec de belles nuances caramel que l’on voit assez rarement.

Dès 1920 Albéric Collin participe à de nombreuses expositions. Ainsi de 1922 à 1927, il participe au Salon des Artistes français (médaille de bronze en 1922). Mais sa première exposition personnelle a lieu à Bruxelles en 1923 à la Galerie Giroux où il présente notamment plusieurs modèles d’oiseaux exotiques.

Si Albéric Collin a réalisé un grand nombre de modèles (l’inventaire de ses œuvres en dénombre plus de 600), il en a en revanche volontairement limité la fonte à un maximum de sept exemplaires pour chacun d’eux. Ce qui fait de chaque sculpture une pièce extrêmement rare et ce qui vaut tout particulièrement dans le cas de notre sculpture puisqu’il s’agit du seul exemplaire actuellement connu de ce modèle.