Description
Issu d’une famille d’artistes, Raymond de Meester se passionne très jeune pour les animaux. Encouragé par le sculpteur Albéric Collin, il se forme en observant ceux du zoo d’Anvers mais aussi des cirques alentours. Toujours accompagné d’un carnet de croquis sur lequel il reproduit inlassablement leur morphologie, leurs attitudes et leurs mouvements, ses dessins sont ensuite transposés en trois dimensions dans son atelier.
Excellent modeleur, son souci de vérité le pousse à aller plus loin que la simple représentation anatomique de l’animal. S’il est habile à saisir le mouvement et le volume, il restitue également admirablement l’expression psychologique que l’animal adopte à un moment précis. Cela est particulièrement vrai dans le rendu de notre Boulant.
Cette variété de pigeons se caractérise par un port très droit et surtout par un goître que l’oiseau gonfle d’air pour se mettre en valeur pendant la parade nuptiale. Il existe plusieurs sortes de boulants et Raymond de Meester a choisi un boulant de Poméranie reconnaissable à ses hautes pattes recouvertes de plumettes. Si l’animal est parfaitement détaillé dans ses caractéristiques physiques, l’artiste est passé maître dans la restitution de l’air conquérant avec lequel le volatile arbore sa volumineuse poitrine, justifiant pleinement son surnom de « sculpteur du mouvement et des sentiments ».
Notre sculpture est datée de 1927. C’est précisément l’année qui consacre le talent et la réussite de Raymond de Meester en Belgique, en attendant sa reconnaissance internationale. En effet, du 26 mars au 7 avril il réalise sa première exposition à la Petite Galerie, avenue Louise à Bruxelles, où il présente trente-neuf sculptures (bronzes et plâtres confondus). Quelques jours plus tard, le 22 avril, il participe à l’exposition collective à la galerie Kodak toujours à Bruxelles, aux côtés de plusieurs sculpteurs belges de renom. En outre, le 20 octobre il devient membre du Cercle des Beaux-Arts de Liège.
Notre sculpture, qui porte le premier numéro d’une série limitée à sept exemplaires, a probablement été présentée, ou du moins son modèle, à l’une de ces expositions.
Sa fonte est de très belle facture. Elle a été réalisée par Batardy, une fonderie réputée pour réaliser à la cire perdue des bronzes de petite taille et de bonne qualité. Raymond de Meester est, en effet, très méticuleux et porte une attention toute particulière à la qualité technique de la fonte de ses pièces en bronze ainsi qu’à leurs finitions, notamment la ciselure. Il réalise toujours lui-même ses patines, cherchant d’infinies nuances comme l’illustre la palette subtile de bruns que présente notre fier boulant.
