Description
Les sujets indigènes sont assez rares dans le corpus d’œuvres d’Auguste TRÉMONT, un artiste d’origine luxembourgeoise dont la vocation artistique s’est manifestée très tôt. Ses tout premiers modèles ont pourtant été les chevaux d’un maréchal-ferrant situé à proximité de son domicile. Mais afin de poursuivre une formation académique il quitte le Luxembourg pour s’installer à Paris où il fait la connaissance de Paul Jouve au Jardin des Plantes. Sous l’influence de ce dernier, il s’intéresse davantage aux fauves ou du moins à des sujets exotiques, en dessin comme en sculpture. Ainsi, sa première sculpture animalière est un Chimpanzé sautillant (1924), qui est immédiatement suivie par plusieurs modèles de fauves tels que : Panthère marchant (1925),Tigre en marche (1927), Couple de tigres royaux (1927), Panthère couchée (1930), Panthère noire debout (1930), Lionne couchée (1930), Lion marchant (1931), Panthère tournant (1932), Guépard (1932-1933)… Durant cette période on trouve également Bison(1929) , Éléphant (1930), Guib nain (1930) ou encore plusieurs modèles d’antilopes vers 1932.
Ce n’est qu’à partir des années 40 qu’Auguste Trémont prend pour sujet les animaux de nos contrées ainsi le Cerf Axis, le Cerf Axis couché, le Cerf Axis debout, la Chevrette qui se lèche le dos, ou encore le Poulain trottant, sujet de notre sculpture. Ce dernier est plus précisément né des nombreuses études qu’Auguste Trémont réalise en vue d’un monument destiné à glorifier la victoire des Alliés, à laquelle il croyait fermement, ou encore à leur exprimer une reconnaissance nationale. Dans ce but il élabore un Saint Georges à cheval tuant le dragon chargé de symboliser la vaillance légendaire de la « Cavalerie de Saint-Georges » et par extension, l’héroïque et victorieuse résistance des Anglais dans la bataille d’Angleterre. Ce groupe sculpté que l’artiste imaginait prendre place dans sa ville natale ne verra jamais le jour. Mais il reste notre Poulain pour lequel il existe deux modèles : le Poulain marchant ou le Poulain trottant. Ce dernier, sujet de notre sculpture, se présente l’encolure haute, la tête légèrement penchée en avant répondant à la queue librement déployée, les jambes décalées avec un déplacement symétrique des membres, caractéristique du trot. Par cette composition équilibrée, réminiscence de ses récentes recherches à visée monumentale, Auguste Trémont montre non seulement ses sérieuses connaissances de la morphologie de l’animal mais aussi son habileté à traduire l’élégance de la bête par une ligne pure et simplifiée. Notre exemplaire est de surcroît servi par une superbe patine d’un brun clair nuancé qui met admirablement en valeur le modelé délicat qui laisse apparaître le jeu des muscles sous la peau.
Comme toujours dans l’œuvre de Trémont le nombre d’exemplaires d’un même modèle est restreint. Le livret de l’exposition de ses œuvres de 1954 révèle que seuls trois exemplaires étaient proposés.














