GUERRIER TARTARE ARRÊTANT SON CHEVAL (1845)

Antoine-Louis BARYE

Bronze à patine brune richement nuancée et dorée partiellement émaillé reposant sur un socle doré et émaillé d’inspiration néo-renaissance formant une pendule – mouvement signé Le Roy et Fils (en état de marche).
Signé « BARYE » sur la terrasse à l’avant du cheval à la hauteur de l’antérieur droit.
Fonte Atelier Barye-Martin
Circa 1850 – 1855

Hauteur : 50 cm – 1′ 7³/₄ » in.
Largeur : 26 cm – 0′ 10¹/₄ » in.
Profondeur : 44 cm – 1′ 5³/₈ » in.

Œuvre en rapport : Antoine-Louis Barye (1795-1875) Guerrier tartare à cheval 1855. Bronze patiné, partiellement émaillé et doré. H. 49,5 x L. 44 x P. 27 cm (Paris, musée d’Orsay).
Bibliographie : Michel Poletti et Alain Richarme, Barye Catalogue raisonné des sculptures, Paris, 2000, pp. 76, 77, modèle référencé sous le n° F10, illustré n° 26.

Description

Comptant parmi les sculptures les plus célèbres de Barye, ce modèle est à rapprocher du Cavalier tartare, sans casque, appartenant à la Chasse à l’élan du surtout de table du duc d’Orléans qui fut pour le sculpteur une source féconde de futures compositions. Tout d’abord appelé Cavalier chinois, le modèle est décliné en plusieurs versions avec de nombreuses variantes dans le harnachement du cheval, dans l’armure du cavalier ainsi que dans le plumet.

Expression remarquable de la fougue romantique, le guerrier les épaules en arrière,  plumet au vent, arrête son cheval pris dans l’action. La tension entre le cavalier et sa monture est palpable dans les moindres détails. Les deux corps ne font ici plus qu’un. Mais ce qui prévaut dans notre modèle, c’est l’exotisme du sujet renforcé par la richesse ornementale des émaux champlevés et de la dorure ornant la crinière, la queue, le carquois, la selle et les rênes. On connaît seulement une autre version polychrome de ce modèle conservée au musée d’Orsay, sur son socle byzantin (Inv.OAO 1175), exposée à l’Exposition universelle de 1855. Ces deux fontes exceptionnelles, oeuvres du statuaire transformées en objet de pure décoration, sont caractéristiques de l’association Barye-Martin qui s’étend de 1845 à 1857. Pour ce travail de polychromie, Émile Martin a recours à plusieurs intervenants ; il faut procéder à une ciselure nouvelle afin de « disposer » à certains endroits l’émail coloré et c’est le sculpteur Charles Cordier, alors âgé de vingt-huit ans, médaille honorable à l’Exposition universelle de 1855, qui conseille le plus souvent Barye pour la « disposition » de l’émail sur « les épreuves ». On imagine aisément le succès remporté par ce type de statuette pittoresque – pendule, exemplaire unique ou garniture de cheminée – auprès d’une clientèle bourgeoise, avide d’enrichir son décor.