Gaston Etienne LE BOURGEOIS 

(1880-1956)

Souvent comparé aux imagiers médiévaux, dont il adopte la truculence, Gaston Le Bourgeois doit sans doute sa manière à sa formation. Originaire du Calvados, il suit son père, tailleur de pierre pour les monuments historiques, dans toute la France et ce dès son plus jeune âge. Il s’imprègne ainsi des fragments de sculptures ou d’éléments architecturaux à restaurer qu’il rencontre, en particulier ceux provenant d’églises médiévales. C’est ainsi qu’il prend goût au métier de sculpteur, sur pierre, sur ivoire mais surtout sur bois.

Il se spécialise dans la réalisation de sculptures en relief ou en ronde-bosse qui s’intègrent à la décoration intérieure comme des rampes d’escalier, des lambris, des panneaux de meuble, des pièces de faîtage…, révélant ainsi sa parfaite compréhension de tous les supports architectoniques, pour lesquels le décor se plie aux contraintes liées à la forme, conception que l’on retrouve chez les tailleurs de pierre de l’époque romane.

Il adapte ainsi son travail à la place et à la destination de l’œuvre et ne craint pas d’utiliser la machine pour scier, dégrossir ou tourner. Il choisit toujours des sujets simples, principalement chez les animaux mais aussi parmi les figures qui l’entourent.

En 1900 il quitte l’atelier paternel et s’installe à Paris tout près de celui de Rembrandt Bugatti.

Il expose au Salon des Artistes Décorateurs à partir de 1910, au Salon d’Automne dès 1912 et à partir de 1913 au premier Salon des Artistes animaliers. Un éclat de pierre lui ayant fait perdre un œil, il est réformé pendant la 1ère guerre mondiale. Il décide alors de créer avec le décorateur Henri Rapin et François Carnot (conservateur du Musée des Arts Décoratif) un atelier pour soldats mutilés, chargé de fabriquer des jouets en bois qu’il conçoit et qui sont vendus sous l’appellation « Jouets de France ».

Sa première exposition personnelle a lieu en 1921 au Musée des Arts Décoratifs (Pavillon de Marsan) où il expose 143 pièces. Il livre une partie de la frise du grand salon de réception du pavillon de la Manufacture de Sèvres pour l’Exposition des Arts Décoratifs en 1925 et réalise un grand éléphant en teck pour marquer l’entrée de l’exposition coloniale de 1931. De 1920 à 1926 il travaille également pour Sèvres.

Pleinement reconnu, il répond à de nombreuses commandes de l’Etat, de particuliers ou de personnalités influentes tels que le couturier Jacques Doucet, le décorateur Jacques-Emile Ruhlmann ou encore des maisons de luxe comme Louis Vuitton… et réalise d’importants travaux tant publics que privés (paquebots Normandie en 1933, Pasteur en 1939, crypte de la cathédrale de Verdun, monuments aux morts…). Sa dernière exposition personnelle a lieu en 1947 au Pavillon de Marsan. Il laisse un corpus d’œuvres très riche dont beaucoup sont conservées dans les collections publiques françaises (Musée National d’art moderne, Centre national des arts plastiques, Musée du Grand Palais…)