Joachim COSTA

(1888-1971)

D’origine modeste, Joachim Costa nait à Lézignan, petite ville d’Occitanie, une région d’où sont également issus Bourdelle, Maillol et Despiau. A l’âge de quinze ans il réalise sa première sculpture, un buste de Molière, qui suscite un vif enthousiasme. Cela l’incite à partir étudier à l’Ecole des Beaux-arts de Montpellier d’abord, à Paris ensuite. Après avoir peu de temps fréquenté l’Ecole des Arts Décoratifs, il entre en 1905 à l’Ecole des Beaux-Arts dans l’atelier d’Injalbert et y reste jusqu’en 1920.  Elève assidu il se présente à de nombreux concours où il est plusieurs fois primé et expose dans un grand nombre de salons (des Artistes Français, d’Automne, de la Société Nationale des Beaux-Arts, des Indépendants, des Tuileries…).

C’est véritablement au Salon d’Automne de 1919 qu’il se fait remarquer en présentant un Poilu en plâtre. Celui-ci frappe par son allure monumentale et le réalisme avec lequel est rendu le soldat qui rentre en permission. Joachim Costa reçoit, dès lors, la commande de plusieurs monuments aux morts, ce qui assure sa réputation. Deux expositions particulières lui sont consacrées à Paris en 1927 et en 1929. Nommé « l’aristocrate de la puissance » il reçoit de nombreuses commandes publiques.

La manière qu’adopte l’artiste dans l’élaboration de ses sculptures provient de sa passion pour la taille directe. Il en devient l’un des théoriciens les plus acharnés et rédige plusieurs articles sur le sujet, affirmant la supériorité de cette technique sur le modelage. En dépit de ses écrits il la pratique assez peu et continue à modeler des œuvres destinées au bronze, en particulier des bustes et des sculptures animalières. Toutes ces recherches lui permettent cependant d’affirmer une esthétique nouvelle visant à une construction rigoureuse et architecturale des volumes alliée à une simplification des formes traitées par grandes masses.

Malheureusement, après la seconde guerre mondiale il tombe injustement dans l’oubli tandis que la qualité de son œuvre témoigne de réflexions originales qui révèlent la force et la vitalité de la sculpture de l’entre- deux guerres.