BUSTE D’AUGUSTE RODIN (1899)

Alexandre FALGUIÈRE

Bronze à patine brun nuancé, signé « Falguière »
Fonte Hébrard. Porte le cachet  « CIRE PERDUE A.A. HEBRARD ».
H. 47 x L. 45 x P. 30 cm.
Circa 1900

Oeuvres en rapport : Alexandre Falguière, Auguste Rodin, buste, bronze (46 x 44 x 27 cm), Copenhague Glyptothèque Ny Carlsberg ; Alexandre Falguière, Auguste Rodin, buste, bronze fonte Hébrard, Bibliothèque de l’INHA – collections Jacques Doucet ; Buste de Rodin par Falguière, Bayonne, musée Bonnat.

 

VENDU 

Description

Ce buste trouve son origine dans la fameuse « affaire Balzac » qui opposa Rodin à la Société des gens de lettres. En 1891, celle-ci avait commandé au maître une sculpture monumentale en mémoire de l’écrivain. Mais l’œuvre visionnaire proposée par Rodin, finalement exposée au Salon de 1898 après de longs démêlés, heurta tellement la Société que celle-ci la refusa et confia la commande à Alexandre Falguière, qui l’accepta. Pour montrer qu’il n’était pas rancunier, Rodin fit le buste de Falguière et l’exposa au Salon de 1899. Une photographie (anonyme, musée d’Orsay, inv. PHO1987 28 74) nous montre Rodin sculptant le buste de Falguière, lui-même acquis en 1906 par l’État au Salon (Paris, musée d’Orsay inv. LUX230). Falguière, en retour fit ce buste de Rodin. « C’est si difficile à rendre » aurait-il déclaré, « un visage dans lequel il y a à la fois du Jupiter et du chef de bureau ! » Il est vrai que le sculpteur a su rendre ici toute l’autorité et la profondeur du visage du génie de Meudon. Ce bronze n’est pas sans rappeler l’extraordinaire puissance mêlée de sentiment du Portrait de Rodin par Camille Claudel (Paris, musée Rodin inv.S.1021) qu’elle modèla entre 1886 et 1888. Exposé au salon de 1892, ce buste fut qualifié par la maître comme l’œuvre « la plus belle sculptée depuis Donatello ».

Mais la mort surprit Falguière avant l’achèvement du buste, qui fut trouvé dans son atelier « à peine ébauché ». En hommage à son ami, Rodin en fit mettre une photographie en frontispice du catalogue de son exposition rétrospective au Pavillon de l’Alma en 1900. Il en supervisa également personnellement la fonte confiée à Hébrard. Notre fonte est de qualité exceptionnelle ce qui laisse présager de l’intervention du maître.