ÉLÉPHANT D’ASIE EN MARCHE (PETIT MODÈLE 1909-1910)

Rembrandt BUGATTI

Bronze à patine brun nuancé. Signé R.Bugatti.
Fonte d’Hébrard, porte le cachet « cire perdue A.A.Hébrard ».
H.14 x L. 21,5 x P. 6,5 cm.
Circa 1909-1934

Bibliographie: Véronique Fromanger, Rembrandt Bugatti sculpteur, Les Editions de l’Amateur, Paris, 2016, référencé n° 233, p. 341 (non reproduit) ; Estelle Beauseigneur, « 100 sculptures animalières au musée des années 30 », Dossier de l’art n°194, p. 88 et 89

Oeuvre en rapport: Musée des Beaux-arts de Rennes.

VENDU

 

 

Description

A son arrivée à Paris en 1903, Rembrandt Bugatti fait connaissance au Jardin des Plantes avec les éléphants d’Afrique. Séduit par cet animal aussi imposant que sensible il l’observe avec beaucoup d’empathie tant et si bien que rapidement une forme de complicité se crée entre ses modèles et lui.

A partir de 1906, ce sont les éléphants d’Asie qu’il découvre au zoo d’Anvers.  Facilement reconnaissables à leur taille et à leurs oreilles plus petites, ainsi qu’à leur peau plus lisse et moins ridée, ils sont aussi réputés pour mieux supporter la captivité. Bugatti en réalise trois modèles très différents : Éléphant « le mendiant », Eléphant « il y arrivera » et « Éléphant d’Asie, en marche ». La fonte de tous ses modèles est confiée à Aurélien-Adrien Hébrard, avec lequel Rembrandt Bugatti a un contrat d’exclusivité, et plus particulièrement à son chef d’atelier Albino Palazzolo. Chacun de ces trois modèles est également réalisé dans une version réduite

Notre exemplaire est précisément le petit modèle de l’Éléphant d’Asie en marche dont il y aurait eu 29 tirages, certains numérotés et d’autres non, comme le nôtre.

Même modelé en petit format, Bugatti saisit magistralement la dynamique du mouvement de ce lourd animal en marche. Pour rendre cette sensation il l’observe inlassablement se plaçant dans  l’enclos dans lequel le pachyderme est conduit pour la promenade et le modèle sur place. Habitué à sa présence, l’éléphant se comporte de manière tout à fait naturelle, voire s’amuse parfois à poser pour lui, comme l’ont noté certains contemporains. Les éléphants sont en effet réputés pour leur grande sociabilité. Tout l’attachement que Bugatti porte aux animaux se retrouve dans le rendu sensible qu’il fait de ce mâle marchant, bouche ouverte, trompe en avant, à l’œil si malicieux. Le traitement, bien que synthétique, est encore assez lisse puisque c’est une œuvre de ses débuts, mais le dynamisme du modelé est déjà très audacieux. Servant ces qualités propres à Rembrandt Bugatti, Albino Palazzolo réalise une fonte exceptionnelle doublée d’une remarquable patine brune chaudement nuancée.