Description
L’œuvre sculptural d’André Bizette-Lindet est abondant, tant en France qu’à l’étranger, et a la particularité d’être inscrit dans une très grande variété de matériaux : plâtre, granit, marbre, ardoise, bronze, plomb, ciment ou encore céramique, matériaux que l’artiste choisit en fonction de ce qu’il souhaite exprimer…. Notre sculpture, quant à elle, est en plâtre et parfaitement représentative des tendances de l’artiste dans la deuxième partie de sa carrière.
D’un côté une sensibilité aux formes et en particulier à celles de la femme, de l’autre une volonté de traiter la sculpture de manière monumentale, comme l’architecture.
Ainsi notre Femme assise est complètement nue. Elle adopte une pose naturelle, lascive, les jambes pliées, dont l’une sert de soutien à un bras qui pend mollement. Le corps est vigoureusement rendu avec des formes pleines, robustes et généreuses, que le guillochage du plâtre vient encore accentuer en permettant à la lumière de jouer. Le traitement de ce corps, solide, contraste avec l’attitude fragile du modèle qui semble perdu dans ses pensées, mais révèle la personnalité sensible et délicate de l’artiste.
Contrariant cette vision naturaliste, la sculpture est de taille imposante, plus grande que nature. Elle présente par ailleurs une composition pyramidale parfaitement équilibrée entre le bras droit disposé en arrière du torse, servant de soutien à la jeune femme, et le pied de sa jambe gauche posé à l’autre extrémité. Au sommet du triangle ainsi constitué sa tête présente une coiffure elle-même bien répartie entre la frange d’un côté et un chignon bas de l’autre. Cette composition classique, très architecturée, illustre les recherches de Bizette-Lindet sur le rôle de la sculpture dans l’architecture monumentale. Celles-ci aboutiront à son intégration au groupe Mur Vivant dans les années 50, ouvrant ainsi la voie à des réalisations originales de collaboration entre architectes et sculpteurs.
Une sculpture d’une telle taille, plâtre original de surcroît, est rare. A-t-elle été élaborée dans le cadre d’un projet architectural ? Etait-elle destinée à être coulée en bronze ?
Quoi qu’il en soit c’est une pièce unique, signée par les deux patronymes d’André Bizette-Lindet, signature qu’il adopte à la veille de la seconde Guerre mondiale pour se différencier de sa sœur céramiste.