Description
Surnommé par Guillaume Apollinaire le « Michel-Ange du minuscule », Troubetzkoy porte à sa perfection le genre du « portrait statuette » en plâtre original ou fondu à cire perdue par Hébrard, Valsuani, Roman Bronze Works. Face au modèle vivant, sa main agile, large et forte pétrit la glaise ou le plâtre travaillé au couteau. Ses esquisses portent sous l’apparence hâtive de leur facture l’empreinte d’œuvres définitives, grâce à l’agencement subtil des plans, à la vibrante harmonie des masses et à la force de vie latente qui les animent… Son modelé aux arêtes vives transmet parfaitement la lumière qui glisse sur la cassure des étoffes.
Les grands noms du Tout-Paris et de la scène internationale posent pour ses portraits-statuettes. Il fréquente les grands hôtels de luxe, les cercles des aristocrates russes et suédois, les riches colonies étrangères, et ses clients choisis seront au cours des années aussi bien français qu’argentins, espagnols, anglais, grecs, américains, égyptiens, chiliens … : Sir William Eden et sa famille, les peintres Zorn et Joaquim Sorolla, la svelte Mme Lydig de New York, la famille Vanderbilt-Rutherfurd et bien d’autres.
Invité à exposer aux Etats-Unis, où son frère aîné Pierre était un peintre-portraitiste très en vogue, Troubetzkoy quitte Paris pour New York une première fois au début de 1911, et s’y rend ensuite en 1912 et de nouveau en 1914 pour y passer toutes les années de la guerre. C’est à cette période qu’il a portraituré notre modèle, George Daisy Waterman (1882-1942) qui a vécu toute sa vie dans le Massachussets, épousant Mellen H. Briggs en 1902, dont elle a eu deux fils. Ce dernier était propriétaire et président des mines de charbon Kingston Coal Mines de Philadelphie.
Les animaux, qu’il respecte tant comme végétarien convaincu, il ne les place, dans son œuvre, qu’en leur rôle de compagnons d’existence, dévoués, aimants et aimés ; ainsi en est-il de ses célèbres Portrait de la baronne de Rothschild avec son chien – 1911,ou Comte Robert de Montesquieu-Fézensac au lévrier – 1907. Madame George (Daisy) Waterman et son griffon de Bruxelles, Toto s’inscrit ici dans cette même recherche d’harmonie totale entre l’homme et son animal domestique si chère au sculpteur (lui-même vivait entouré de plusieurs chiens et loups). C’est ainsi que Toto trône sur un socle en hauteur près de sa maitresse, fier et droit, montrant ainsi toute l’importance qui est la sienne.














