THÉSÉE COMBATTANT LE CENTAURE BIÉNOR (ESQUISSE)

Antoine-Louis BARYE

Bronze à patine brune signé « A. L. BARYE ». Coutures de fonte apparentes.
Fonte de Boyer Aîné.
Porte la mention « BRONZE AYANT OBTENU LA GDE MEDAILLE D’HONNEUR A L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1855 POUR SA FLEUR DE FONTE. BOYER ainé FONDEUR ».
H. 33 x L. 35,5 x P.12,8 cm
Circa 1855

Bibliographie : Exposition universelle de 1855, Rapports du jury mixte international, Paris, 1956, p. 920 ; Michel Poletti et Alain Richarme, Barye catalogue raisonné des sculptures, Paris, 2000, p. 111, modèle référencé F34.

Description

Cette esquisse, initialement intitulée Lapithe tuant un centaure, a été modelée dans les années 1846-1848 en vue du grand modèle présenté au Salon de 1850 avec lequel elle présente quelques variantes : position de la patte antérieure gauche du centaure, de sa main gauche, du panache de sa queue, présentation de la terrasse.

L’esquisse a eu beaucoup de succès. Elle a été présentée avec d’autres créations (Jaguar dévorant un lièvre, Thésée combattant le Minotaure…) à la 1ère Exposition universelle française, celle de 1855, au cours de laquelle Antoine-Louis Barye a remporté la plus haute distinction, la Grande médaille d’honneur, dans sa catégorie, la XVIIe, celle des bronzes d’art. Le rapport du jury souligne tout particulièrement la qualité de son travail en mentionnant : « le grain de sa fonte est excellent ; il n’est pas altéré par la ciselure, dont il ne fait usage que pour enlever les coutures. » (Doc. 1)

Cette récompense a été gravée sur la terrasse de notre exemplaire, où l’on peut lire : « BRONZE AYANT OBTENU LA GDE MEDAILLE D’HONNEUR A L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1855 POUR SA FLEUR DE FONTE. BOYER aîné FONDEUR ». Le fait que l’inscription soit gravée et non moulée indique qu’elle a bien été portée sur le bronze exposé en 1855.

Notre exemplaire, d’une très grande qualité de patine et de finesse dans le rendu des détails, présente cependant toutes les coutures résultant du moule à pièces, dans le cadre d’une fonte au sable. Ceci pourrait être surprenant pour un objet de cette qualité, de surcroît exposé, puisqu’habituellement le travail de ciselure intervient après la fonte pour enlever les coutures et retravailler en finesse le bronze. Cela signifie en réalité que notre bronze a volontairement été présenté avec les coutures pour démontrer la qualité technique de la fonte qui n’avait pas besoin d’être retravaillée par la ciselure ; ce que le jury n’a pas manqué de relever.

Enfin, une lettre de Barye datée du 20 novembre 1855 (Doc. 2) confirme que le groupe en bronze représentant un Lapithe tuant un centaure fondu par Boyer ainé a été présenté à l’Exposition universelle de l’industrie en 1855.

Notre sculpture est donc un modèle exceptionnel et rare qui a été présenté à l’Exposition universelle de 1855 comme faire-valoir de la qualité du travail de Barye à côté d’un exemplaire achevé, celui qui a été acheté en 1855 et qui est toujours conservé dans les collections du Victoria & Albert Museum (n° 2709-56).