François RUDE 

(1784-1855)

Notoirement connu pour avoir réalisé La Marseillaise, l’un des quatre hauts-reliefs de l’Arc de Triomphe de la place de l’Etoile à Paris (1836), l’art de François Rude est surtout remarquable pour les innovations qu’il apporte dans le domaine de la sculpture, en plein renouvellement dans cette première moitié du XIXe siècle. Tout en se dégageant de l’académisme et se distinguant de l’expressionisme exacerbé qui pointe dans le courant romantique naissant, il se fraie une voie toute personnelle en introduisant dans la sculpture une recherche de naturalisme.

Formé au dessin et au modelage à Dijon, il arrive à Paris en 1807 et entre à l’École des Beaux-Arts en 1809. Bien que Premier prix de Rome en 1812 Rude ne se rend pas en Italie mais s’exile de 1815 à 1827 en Belgique avec son protecteur Louis Frémiet, grand-oncle du sculpteur Emmanuel Frémiet. Il y reçoit quelques commandes officielles pour les décors du théâtre royal à Bruxelles et du palais de Tervueren. Dès son retour à Paris il expose au Salon mais ce n’est qu’en 1833 qu’il se fait véritablement remarquer avec son Jeune pêcheur napolitain jouant avec une tortue, soit plus de vingt ans après l’obtention de son Prix de Rome. Il est récompensé en recevant la Légion d’honneur et la sculpture en marbre est achetée par l’État (actuellement conservée au Musée du Louvre). Dès lors les commandes publiques affluent dont celle pour le décor de l’Arc de Triomphe.

Nombreuses sont ses œuvres conservées dans des collections publiques françaises. Un musée lui est même consacré à Dijon, sa ville natale.

L’influence de François Rude est immense notamment parmi ses élèves : Emmanuel Frémiet et surtout Jean-Baptiste Carpeaux qui lui rendra de nombreux hommages sculptés. Son Pêcheur à la coquille ne découle-t-il pas directement du cheur napolitain à la tortue ?