Description
En 1931, François Pompon fonda le groupe des Douze, composé notamment de Jouve, Poupelet, ou Choppard, des artistes préférant tous l’étude sur le vif à la tradition académique. Un état d’esprit auquel adhérait parfaitement Guyot, membre du groupe lui aussi, passionné par le monde animalier depuis l’enfance mais qui ne put suivre un cursus classique, ses parents n’ayant pu lui financer ses études. Il travaillera cinquante-deux ans dans son atelier du Bateau-Lavoir, rue de Ravignan, à Montmartre. Il propose des premières oeuvres dès le début du XXe siècle au Salon des artistes français, mais c’est surtout après la Première Guerre mondiale que sa carrière prend son envol, avec plusieurs expositions au Salon des indépendants puis au Salon d’automne. Malgré l’engouement pour les sculptures animalières à l’époque, il faudra attendre l’année 1970 et les 85 ans de Georges Guyot pour que lui soit consacrée une exposition personnelle.
Fanatique du Jardin des plantes, il s’essayait, le dimanche matin, devant les cages, à croquer sur un album de poche des esquisses de types et de mouvements, les pirouettes agiles des singes, la lenteur sournoise et rusée de l’ours de cocotiers ou de l’ours blanc, et, chez les grands carnassiers, la détente brutale des muscles. Les gardiens prirent en amitié cet observateur attentif et tenace. Ils lui apprirent à consulter, dans les salles du Muséum, le squelette des fauves.
La caresse dit aussi L’accolade est certainement le modèle le plus représentatif de la tendresse jamais démentie de cet amoureux de la faune sauvage pour les félins. Il traduit parfaitement cette capture de l’instant et du sentiment si chères au sculpteur. A mi-chemin entre les surfaces lisses de François Pompon et celles accidentées de Rembrandt Bugatti, l’émotion provoquée par les sculptures de Guyot tient dans la force et l’élégance évocatrice des lignes, le respect des proportions naturelles.