BUSTE DE SUZON (AVANT 1875), (RÉDUCTION N° 3)

Auguste RODIN

Bronze à patine « vieil argent », signé « A Rodin »
Fonte du vivant de l’artiste de la Compagnie des Bronzes de Bruxelles, porte la marque « Cie des Bronzes / Bruxelles »
H. 20,7 x L. 12, 5 x P. 13 cm (hors socle – 26 cm avec socle)
Circa 1880-1900

Piédouche circulaire en bronze doré

Provenance : Collection privée, Belgique.

Bibliographie : A. Le Normand-Romain, Rodin et le bronze, catalogue des œuvres conservées au musée Rodin, 2007, tome 2, pages 662 à 665, modèle reproduit page 662. 

Un avis d’insertion au Catalogue critique de l’œuvre sculpté d’Auguste Rodin, actuellement en préparation à la galerie Brame & Lorenceau, sous la direction de Jérôme Le Blay, rédigé en date du 17 décembre 2024, sous le n° 2024-7306B sera remis à l’acquéreur.

VENDU 

Description

Suzon est l’œuvre d’un Rodin encore complètement inconnu, marqué par les années qu’il venait de passer dans l’atelier de Carrier-Belleuse, l’un des sculpteurs les plus en vogue sous le second Empire pour la grâce aimable qu’il savait donner à ses bustes féminins en particulier. Durant cette période, Rodin réalisa essentiellement des oeuvres à caractère décoratif, surtout des bustes Les Roses, Les Lilas, La Bacchante, Le Printemps ou Diane etc. fortement inspirés par un XVIIIe siècle de fantaisie.

Deux bustes Suzon et Dosia furent acquis par la Compagnie des Bronzes de Bruxelles – celui de Suzon en marbre, ainsi que le modèle en plâtre, le 9 novembre 1875, au prix de 750 francs. Il fut édité en différents matériaux, biscuit, marbre, bronze, terre cuite, et dans plusieurs formats, portant à cinq le nombre de tailles disponibles. Tout un éventail de patines était proposé – « vieil argent », « or et argent », bronze « brun foncé » ou encore « bronze Barbedienne ». Tout en conservant son piédouche circulaire en bronze doré, il pouvait être présenté différemment, renfermant parfois une pendule, ou bien sous forme de garniture de cheminée orné de deux candélabres de « style Louis XVI ».

De 1880 à 1885, la Compagnie des Bronzes vendit une vingtaine de Suzon par an, avec une pointe en 1881 (quarante et un bustes dénombrés). Après 1885, la vente diminua de moitié et, dans les dernières années du siècle, la mode du biscuit tendit à supplanter celle du bronze. L’édition continua cependant après la mort de Rodin et fut cédée en 1939 à un éditeur français, Bernard Lyon.

L’épreuve que nous présentons, de par son montage et sa signature est habituelle des techniques et pratiques des ateliers de la Compagnie des Bronzes de Bruxelles et d’après les marques extérieures, elle peut être datée du début de l’édition à savoir entre 1880 et 1900.

Cette production dite « commerciale » permit à Rodin d’envisager des travaux plus personnels, tels que la traduction en marbre du buste de L’Homme au nez cassé (1875), puis L’Âge d’airain (1877).