LÉZARD VERT

Marcel LÉMAR

Bronze à patine brune, signé « LEMAR »
Fonte Claude Valsuani, porte le cachet du fondeur « C.VALSUANI CIRE PERDUE ».
H. 8,3 x L. 25,5 x P. 10,2 cm
Circa 1930

Œuvre en rapport : Musée National d’art moderne de Roubaix, Lézard, bronze, fonte Valsuani, n°3, inv. AM 763S

Bibliographie: Amandine Delcourt, Anne Rivière, Emmanuelle Héran, Les Marcel Lémar de la Piscine, Milan, 2013, page 105 modèle reproduit n°106 ; Armand Dayot, Les animaux vus par les meilleurs animaliers réalisations – dessins – études – etc animaux d’après nature, Paris, 1929, vol. 4, modèle reproduit pl. 11.

Description

Marcel Lémar (de son vrai nom Léon Marcel Marceau) adopte un bestiaire singulier qui le démarque des animaliers de son temps. Son regard se porte sur des familles souvent oubliées, marginales ou mal aimées telles les batraciens ou les sauriens, comme le crocodile, le varant ou dans le cas de notre sculpture le lézard. Ses connaissances scientifiques, notamment en paléontologie, expliquent peut-être son intérêt pour ces animaux, derniers survivants de l’époque préhistorique qui le passionne tant. Cette faune deshéritée, souvent jugée laide ou repoussante le séduit par sa morphologie si particulière, bien plus que le ferait un profil dramatique ou une origine exotique. Considéré comme « le sculpteur de la membrane et de l’écaille (…) celui des peaux qui battent », il laisse ainsi diriger son inspiration par la structure de l’animal. Notre lézard en est une parfaite illustration. Représenté dans une position caractéristique, sans aucune mise en en scène, il se dresse jusqu’à mi-corps, s’appuyant sur ses deux pattes avant, formant un seul axe depuis la tête tendue jusqu’à la pointe de sa queue. Il s’agit d’un lézard vert, plus grand que le lézard des murailles, représenté grandeur nature. Sa peau offre à l’artiste un magnifique travail de surface, qui rappelle les lignes simples et pures de la gravure sur bois, technique dans laquelle Lémar excelle. On retrouve précisément des similitudes dans la position du reptile et le traitement des écailles dans la représentation d’un crocodile sur une gravure datant de 1925. Lémar n’ayant daté aucune de ses sculptures, il n’est pas facile d’en établir une chronologie. Cependant on note que les œuvres de ses débuts (1920) sont marquées par une recherche de vraisemblance, notamment chez les reptiles, ce qui est bien le cas du modèle de notre lézard. Par la suite il synthétise davantage ses modèles et les façonne par plans, avant d’évoluer vers un traitement par masse où le détail superflu est éliminé. Le traitement de notre lézard tout en étant assez précis et réaliste présente un volume légèrement facetté au niveau de la tête, du corps et des pattes. Le modèle semble bien être une œuvre de la période d’épanouissement de son style, soit vers 1930.

Notre exemplaire est une fonte de Claude Valsuani, fondeur attitré de Lémar, de très belle qualité avec de délicates nuances de brun travaillées avec une transparence qui rappellent la brillance de la peau du reptile.

Il faut donc ajouter à la qualité de notre sculpture sa grande rareté puisqu’il n’est tiré de chaque modèle que très peu d’exemplaires.