LION AU SERPENT N°1 (1838) (PREMIÈRE VERSION)

Antoine-Louis BARYE

Épreuve d’artiste en bronze à patine brun clair nuancé, signé et daté « BARYE / 1838 », estampillé « BARYE » et numéroté 5
Fonte atelier Barye
H. 26 x L. 35 x P 17 cm
Circa 1838-1840

Bibliographie : Michel Poletti et Alain Richarme, Barye – catalogue raisonné des sculptures, Edition Gallimard, Vérone, 2000, p. 175, modèle référencé A52, reproduit n° 134.









 

Description

Modèle emblématique en raison du succès qu’il a rencontré lors de sa présentation au Salon de 1833 (modèle en plâtre), le Lion au Serpent a assis la réputation d’Antoine-Louis Barye comme artiste avant-gardiste et chef de file de la sculpture romantique. On y a vu également le triomphe symbolique de la Monarchie de Juillet de par l’association entre le lion du groupe sculpté et celui du signe du zodiaque sous lequel est né ce régime politique. Le groupe a fait grande impression tant par le sujet traité, inhabituel en sculpture à la différence d’autres disciplines, que par son format ainsi que par la virtuosité technique et le réalisme de son traitement qui en font une sculpture d’une rare violence. Fort de son succès, il a été décliné en plusieurs versions et en plusieurs grandeurs qui ont été produites de 1832 à 1857, soit sur une assez longue période.

En dehors de la version monumentale en bronze qui a été tirée du plâtre exposé au Salon de 1833, elle-même exposée au Salon de 1836 (aujourd’hui conservée au Louvre), il existe quatre versions et cinq grandeurs du Lion au Serpent qui révèlent la manière dont Barye a élaboré son modèle.  Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Lion au serpent n°1n’est pas la 1ère version mais la troisième. Cette dernière propose elle-même deux variantes concernant la terrasse. Une terrasse naturaliste tout en rocaille pour la première variante (la nôtre), éditée vers 1838, tandis que la terrasse de la seconde, éditée vers 1845 est agrémentée d’un profil. Cette manière de reprendre sans cesse ses modèles est caractéristique de la façon de travailler d’Antoine-Louis Barye. Parmi toutes les versions proposées, celle du Lion au serpent n°1 est sans doute la plus aboutie dans le rendu naturaliste du pelage du lion et de la peau du serpent. La fonte de notre sculpture est de surcroît d’une qualité remarquable. Cette épreuve d’artiste très lourde est caractéristique du début de l’édition, vers 1840. La patine rustique ainsi que les détails vigoureux du modelé mettent en saillie tous les mouvements de l’ossature et de la musculature. Autant d’éléments qui renforcent le côté bestial de ce chef-d’œuvre de la sculpture romantique.