Camille CLAUDEL

(1864-1943)

Aînée de trois enfants, Camille Claudel fait preuve très jeune d’un vrai talent pour la sculpture. Modelant David et Goliath, Bismark et Napoléon dès l’adolescence. Ce passe-temps devient une passion. Camille parvient à faire déménager sa famille à Paris. Elle suit des cours à l’Académie Colarossi rue de la Grande Chaumière et s’imprègne des antiques au Louvre. A partir de 1882, elle loue un atelier avec des amies anglaises avec lesquelles elle suit les cours d’Alfred Boucher. Lorsque Boucher gagne le prix de Rome et part à la Villa Médicis, il demande à son ami Rodin de prendre le relais de son enseignement. Le célèbre sculpteur est impressionné par le travail de Camille. La jeune femme entre comme praticienne dans son atelier. Elle devient sa collaboratrice, son modèle et sa compagne. Influencée au départ par son maître, Camille révèle progressivement sa personnalité et son talent. Elle expose en 1885 une étude en bronze appelée Giganti et la sculpture de la Vieille Hélène au Salon des Artistes Français. L’année suivante elle exécute les bustes de sa sœur Louise et de Rodin. Elle quitte sa famille en 1886 pour rejoindre Auguste Rodin. Le sculpteur lui confie le modelage des mains et des pieds des Bourgeois de Calais.

Lors de ses séjours au château de l’Islette à Azay le Rideau, Camille Claudel travaille sur le buste de la Petite Châtelaine représentant la petite fille de la propriétaire du château. Après un séjour en Angleterre où elle réalise des fusains, Camille concentre son énergie sur un grand groupe inspiré par l’œuvre d’un poète Hindou Sakountala. Ce plâtre obtiendra une mention honorable au Salon des Artistes français en 1888. De cette sculpture sera tiré le marbre de Vertumne et Pomone exposé en 1905. En 1892, elle participe pour la première fois au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts en présentant un buste de Rodin. L’artiste devient sociétaire du Salon et expose La Valse et Clotho en 1893.
Elle s’éloigne de Rodin et s’isole dans son atelier; ne supportant plus le rapprochement de son travail avec celui du « maître ». Elle rencontre en 1896 la Comtesse de Maigret qui sera sa principale mécène jusqu’en 1905 et lui commande notamment Rêve au coin du feu. Malgré une santé de plus en plus fragile, Camille Claudel expose en 1897 un plâtre de La Vague et un onyx représentant Les Causeuses. Sa rupture définitive avec Rodin en 1898 l’amène à déménager rue de Turenne. Elle y achève son second projet de l’Age mûr, véritable allégorie des âges de la vie et vraisemblablement reflet de son déchirement lorsque Rodin choisit de vivre avec la plus mature et stable Rose Beuret. En 1899 Camille Claudel s’installe dans un atelier quai Bourbon. Elle participe une dernière fois en 1902 au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Sa rencontre avec Eugène Blot, marchand éditeur, permet la diffusion de son œuvre. Il édite à partir de 1904 une quinzaine de sculptures de l’artiste. Ces éditions contribuent à sauver l’œuvre de Camille qui détruit ses sculptures dans ses moments de folie. La galerie Blot lui consacre trois expositions en 1905, 1907 et 1908.

Son état de santé se dégrade les années suivantes et en 1913 Camille est internée. Isolée et sans visite à l’asile de Montdevergues, elle ne sculpte plus. Abandonnée par sa mère et sa sœur ; seul son frère Paul viendra la voir une dizaine de fois en trente ans. Elle meurt en 1943 à 78 ans.