François POMPON

(1855-1933)

Sculpteur et médailleur français, François Pompon nait le 9 mai 1855 à Saulieu au sein d’une famille d’artisans. Son père, Alban, est compagnon du devoir menuisier-ébéniste. C’est justement comme apprenti que le jeune Pompon commence son apprentissage avant de recevoir une bourse de cinquante francs et de partir pour l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon. Là-bas, il devient apprenti tailleur de pierre chez un marbrier. En même temps, il suit les cours du soir en architecture et en gravure avec Célestin Nanteuil, puis en sculpture dans l’atelier de François Demeron. Il poursuit ses études à l’Ecole des Arts Décoratifs auprès des sculpteurs Aimé Millet et Joseph-Michel Caillé. Il fait alors une rencontre décisive, celle du sculpteur animalier Pierre-Louis Rouillard avec lequel il découvre la ménagerie du jardin des Plantes et l’étude anatomique. Son activité commence réellement au Salon de peinture et de sculpture de 1879 où il se fait repérer et embaucher comme ornemaniste sur le chantier de reconstruction de l’hôtel de ville de Paris. Toutefois, c’est son emploi à long terme auprès de Charles-René Paul de Saint-Marceaux qui lui fournit les moyens de poursuivre sa carrière de sculpteur animalier.

En 1890, il entre dans l’atelier de Rodin comme praticien au dépôt des marbres, puis comme directeur d’atelier trois ans plus tard. Admirateur de l’art d’Extrême-Orient et marqué par le japonisme en vogue, il aime admirer l’art antique égyptien exposé au musée du Louvre. En 1905, en voyant la place des animaux dans les expositions universelles et en découvrant les bronzes animaliers orientaux rapportés à Paris par Cernuschi, il fait le choix définitif de ne travailler que les animaux. Pendant la guerre, après la disparition de la plupart des espèces du Jardin des plantes, il cesse son activité et exerce des petits métiers pour subvenir à ses besoins.
Après la guerre, son activité reprend avec le Salon d’Automne de 1923 et l’exposition d’un impressionnant Ours polaire en marbre. Sa capacité à contenir le caractère essentiel des créatures sous une forme lisse et abrégée est remarquée. La simplification du modèle par l’abandon de tout artifice et détails superflus affirme une nouvelle ère sculpturale. La modernité de son esthétique lui vaut pourtant une célébrité quelque peu tardive, mais qui aujourd’hui marque un tournant. Pompon figure aujourd’hui comme l’un des sculpteurs français les plus importants de son temps, ses œuvres abondent dans les musées français et étrangers.

Il est édité par Hébrard jusqu’en 1922, puis par Claude Valsuani. Célèbre pour ses sculptures d’animaux sauvages, Pompon s’amuse aussi à représenter des espèces moins nobles comme notre Dindon (avant 1925). Ce dernier figure comme un motif particulièrement difficile à traiter en raison de son plumage et des détails physiques qui le caractérisent. Pourtant, Pompon parvient à synthétiser toutes ses recherches afin de donner à l’animal une dignité nouvelle. Exceptionnelle, l’œuvre montre le travail de ciselage et de polissage de l’artiste qui insiste sur les plis de l’animal afin de le rendre plus attrayant.