COQ (1913)

François POMPON

Bronze à patine brun foncé à reflets ardoise, signé «POMPON» et numéroté 4.
Fonte Claude Valsuani, cachet «cire perdue C.VALSUANI».
Circa 1925

Hauteur : 24, 5 cm
Largeur : 18,4 cm
Profondeur : 10,3 cm

Provenance : acheté le 24 octobre 1929 à la galerie d’art A. Poyet par le précédent propriétaire.
Bibliographie : Catherine Chevillot, Liliane Colas, Anne Pingeot, François Pompon 1855- 1933, Paris, 1994, modèle référencé n° 48A p. 192 et reproduit pl. 27 ; Edouard des Courières, François Pompon, Paris, 1926, modèle reproduit p. 37.

 

Description

François Pompon s’est particulièrement intéressé au chef de la basse-cour qu’il représente dormant, combattant, courant sous la pluie ou encore marchant comme dans notre exemplaire. Et c’est aussi par un Coq déplumé courant que Pompon répond à ses détracteurs, qui avaient critiqué sa Poule cayenne présentée au Salon de 1906, et qu’ils trouvaient déplumée. Notre modèle est ici présenté marchant fièrement sur ses ergots, le port altier, l’œil aux aguets, l’air souverain. C’est d’ailleurs l’animal en train de se déplacer qui intéresse tout particulièrement François Pompon.

C’est un modèle dont il existe deux états dont les différences ne concernent que la terrasse. Dans le premier, qui date de 1913, la terrasse est fine et irrégulière tandis que dans le second daté de 1927 elle est lisse et épaisse.

C’est à la première version qu’appartient notre exemplaire fondu par Claude Valsuani, lié à l’artiste par un contrat d’édition. A la différence d’autres fondeurs, Claude Valsuani ne commercialisait pas les bronzes qu’il fabriquait et laissait toute liberté à François Pompon d’intervenir sur ses propres bronzes, comme de les signer dans la cire avant la fonte et surtout de réaliser les patines. Cela explique la qualité exceptionnelle de celle de notre exemplaire aux tons brun profond à reflets ardoise. Quand Pompon ne s’occupait pas de la vente de ses bronzes et qu’un distributeur intervenait, Claude Valsuani avait également pour habitude de numéroter ses bronzes, ce qui n’était pas la règle à l’époque. Ainsi notre exemplaire porte le n°4 ce qui permet parfaitement de tracer son parcours. Il a en effet été acheté le 24 février 1929 par M. Robert Hirsch à la galerie d’art Alfred Poyet, un marchand parisien qui avait aussi ouvert en 1920 à Lyon la galerie Saint Pierre, située 10 rue de l’Hôtel-de-Ville. Poyet était lié à François Pompon par un contrat prévoyant la distribution d’une vingtaine de pièces du modèle du Coq, mais il y a eu moins d’éditions que ce qui était prévu puisque seuls six exemplaires auraient été réalisés.

Notre bronze, après son acquisition en 1929, est ensuite toujours resté dans la même famille jusqu’à son acquisition par la galerie. Elle est dans un état de conservation remarquable. Il s’agit donc d’une œuvre exceptionnelle par sa qualité, sa rareté et son pedigree.