Description
Évoquant par son mouvement gracieux la sculpture du XVIIIe siècle, L’Éternel Printemps connut un grand succès et fut traduit plusieurs fois en bronze en de nombreux exemplaires en quatre dimensions différentes et dix exemplaires en marbre. A l’édition initiale de L’Eternel Printemps dans les tailles de 64 cm, 40 cm et 25 cm, Leblanc-Barbedienne ajoute en 1900 la réduction d’une hauteur de 52 cm (la deuxième en termes de taille) qui sera produite jusqu’en 1918 entre 23 et 33 exemplaires selon les recensements. Notre épreuve, tant par son montage intérieur, ses détails que ses marques intérieures et extérieures, est tout à fait conforme aux fontes de Barbedienne qui se sont étendues de 1900 à 1918. Les lettres frappées « VL » correspondent à un atelier actif entre 1905 et 1912.
La sculpture fut créée durant la période d’intense travail autour de La Porte de l’Enfer, mais ce sujet par trop gracieux ne fut pas retenu pour y figurer. Exposée au Salon de 1898, elle connut un grand succès commercial. Tout comme Le Baiser, dont il constitue une sorte de variante, son sujet évoque en effet le bonheur de deux jeunes amants, probablement inspiré par la relation passionnelle et tourmentée d’une dizaine d’années entre le maître et son élève amante Camille Claudel. Dans cette fusion amoureuse, l’homme ouvre son torse alors que la figure féminine (reprise de l’œuvre le Torse d’Adèle inspirée d’Adèle Abruzzesi, un des modèles favoris de Rodin) déploie éperdument sa cambrure. La beauté de ce chef-d’œuvre de la sculpture réside dans sa capacité à exprimer un amour érotique, les deux personnages se fondant littéralement l’un dans l’autre.