Émile-Antoine BOURDELLE

(1861-1929)

Né à Montauban d’un père menuisier-ébéniste, Emile-Antoine Bourdelle manifeste très jeune de grandes dispositions pour le dessin, qu’encourage vivement son maître d’école. Il quitte cependant bien vite celle-ci pour rejoindre l’atelier de son père tout en suivant des cours du soir de dessin. Il s’intéresse aussi particulièrement au modelage. Admis à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse, il se démarque par son rejet de l’enseignement académique. Laissant ainsi déjà entrevoir ses ambitions de rupture avec l’ordre de la sculpture, il passe tout de même le concours d’entrée à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, où il est reçu second, et intègre l’atelier d’Alexandre Falguière. Décidé à pratiquer son art comme bon lui semble, Bourdelle le quitte un an plus tard pour s’installer dans son propre atelier. En 1893, il rencontre Rodin, qui l’embauche comme praticien. Leur collaboration dure une quizaine d’années et une véritable amitié se tisse entre les deux hommes. En 1900 ils fondent à Montparnasse, avec Jules Desbois, une école pour l’enseignement libre de la sculpture. Mais Bourdelle cherche parallèlement sa propre voie. Il souhaite se détacher de la manière de Rodin, qui consiste à exacerber les formes, pour au contraire les simplifier, voire les synthétiser. Avec sa Tête d’Apollon, il rompt définitivement avec son maître et ami. Sa première exposition personnelle a lieu en 1905 à la galerie Hébrard. Il devient ensuite professeur à l’Académie de la Grande-Chaumière où il a notamment comme élève Giacometti ou Vieira da Silva. Contacté pour la réalisation de nombreuses commandes officielles, il réalise également les bas-reliefs de la façade et les fresques intérieures du Théâtre des Champs-Elysées. Son œuvre rayonne largement tant en France qu’à l’étranger dans de nombreux lieux publics et institutions culturelles.